• LE RÉSEAU

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    Le Réseau des lieux de mémoire de la Shoah en France rassemble treize institutions adossées à un site historique et liées à l’histoire et à la mémoire de la persécution, de la déportation, de l’extermination, du sauvetage ou de la résistance des Juifs de France durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    Encourageant le développement des liens entre ses membres, le Réseau vise à promouvoir la connaissance et la transmission de l’histoire de la Shoah à l’échelle nationale comme locale, contribuant à l’affirmation des valeurs républicaines et démocratiques, notamment dans la lutte contre toute forme de racisme et d’antisémitisme. Le Réseau s’appuie notamment sur de jeunes ambassadeurs de la mémoire.

     

    Depuis 2010, les institutions se réunissent à l’occasion de la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité, le 27 janvier. En janvier 2015, 70 ans après la libération des camps d’Auschwitz-Birkenau, elles ont convié 70 jeunes ambassadeurs de la mémoire à une rencontre nationale.

     

    Dans le prolongement de cette initiative, le Réseau est fondé en mars 2015 et une déclaration est officiellement signée le 23 mars 2016 au ministère de l'Éducation nationale.

     

    Le Réseau est placé sous le haut patronage du ministre de l’Éducation nationale et de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. Il bénéficie du soutien de la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des Armées, de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, de l'Œuvre nationale du Bleuet de France, et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Le Mémorial de la Shoah en assure la coordination et l’animation.

  • 17 LIEUX DE MÉMOIRE EN FRANCE

    Gurs. Baraque d’internés (îlot K). Reconstitution par le lycée professionnel de Gelos. © Amicale du camp de Gurs.

    Amicale du Camp de Gurs

    Le camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques), l’un des plus vastes de la zone non occupée, a servi de lieu d’internement à plus de 60 000 personnes entre 1939 et 1945. Plusieurs catégories de réfugiés y ont été enfermées : d’abord, des républicains espagnols et des volontaires des brigades internationales, puis, pendant l’été 1940, des « indésirables » (Allemandes réfugiées, victimes du nazisme, Mosellanes, communistes et pacifistes français, gitans, etc.), enfin, à l’époque de Vichy, des Juifs étrangers, parmi lesquels 6 500 Badois. En 1942- 1943, c’est un lieu de déportation d’où sont partis, en six convois, 3 907 Juifs, hommes, femmes et enfants, vers Auschwitz via Drancy.
    Le camp est dissous le 31 décembre 1945. Plus d’un millier de tombes témoignent des conditions de souffrance et de misère exceptionnelles régnant dans ce camp.

     

    Le Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation. © Pierre Verrier.

    Centre d’histoire de la résistance et de la déportation, Lyon

    Aménagé symboliquement dans l’ancien siège de la Gestapo, là où Klaus Barbie a sévi, le Centre d’histoire de la Résistance et de la
    déportation est plus qu’un musée du souvenir. Son exposition permanente retrace l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, particulièrement à Lyon. Elle brosse le portrait d’une ville en guerre : vie quotidienne, politiques antisémites, Résistance, répression.
    Le parcours muséographique dévoile plus d’une centaine d’objets et de documents d’archives pour la plupart inédits, et livre la parole des témoins de l’époque à travers des dispositifs multimédias.

     

    © Centre européen du résistant déporté - site de Natzweiler-Struthof.

    Centre européen du résistant déporté (CERD). Site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler

    En mai 1941, au lieu-dit le Struthof, au cœur de l’Alsace annexée de fait par le IIIe Reich, les nazis ouvrent le Konzentrationslager Natzweiler.
    52 000 personnes sont déportées dans ce camp ou dans l’un de ses 70 camps annexes. Plus de 20 000 n’en reviendront jamais. Le KL-Natzweiler, destiné aux déportés politiques et résistants, a eu un lien direct avec la Shoah : c’est entre ses murs que le professeur nazi August Hirt se livra à sa sinistre entreprise pour prouver la spécificité de la « race » juive. Pour cela, il fit assassiner dans la chambre à gaz du Struthof 86 Juifs amenés spécialement d’Auschwitz.

     

    Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vél’d’Hiv. © TDR Cercil.

    Le Musée-Mémorial des enfants du Vél'd’Hiv, créé en 1991, est situé depuis le 27 janvier 2011 au centre-ville d’Orléans. Il permet aux visiteurs d’être informés et sensibilisés à l’histoire des 16 000 Juifs, hommes, femmes dont 4 700 enfants internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers avant leur déportation et leur assassinat, et des 1 200 Tsiganes internés à Jargeau. Le visiteur est conduit dans un espace muséographique articulé autour de photographies, de documents d’archives, d’actualités d’époque, de témoignages audio et vidéo et de multimédia. Des ateliers pédagogiques sont organisés afin d’amener les jeunes à réfléchir aux enjeux de cette histoire pour notre présent. Des rencontres avec des témoins et des historiens, des expositions temporaires et des manifestations culturelles sont programmées, notamment dans le cadre des Mardis du Cercil.

     

    Un lieu de transmission sur l’engagement. © Luc Olivier – MDDT43.

    Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon

    Situé en Haute-Loire, le Lieu de Mémoire au Chambon-sur-Lignon est dédié à l’histoire des Justes et des résistances pendant la Seconde Guerre mondiale. Inauguré en 2013, ce lieu de transmission axe notamment son travail auprès des jeunes générations. Le parcours permanent et la salle des témoignages permettent de découvrir et comprendre l’engagement en résistance des habitants qui ont notamment accueilli et protégé de nombreux réfugiés juifs. Pour transmettre les valeurs d’humanité qui ont conduit à un sauvetage à grande échelle, le parcours s’organise autour des différentes formes de résistance : civile, spirituelle et armée.

     

    À Izieu, la maison de la « colonie des enfants réfugiés de l’Hérault ». © Maison d’Izieu/Peter Mahr.

    Maison d’Izieu, Mémorial des enfants juifs exterminés

    Lieu d’histoire et de mémoire situé dans l’Ain, la Maison d’Izieu perpétue le souvenir des enfants et adultes juifs qui y avaient trouvé refuge entre mai 1943 et le 6 avril 1944. Au matin du 6 avril 1944, Klaus Barbie ordonna l’arrestation puis la déportation de 44 enfants, âgés de 4 à 17 ans, et de 7 adultes. Seule une monitrice revint. La maison est le lieu où vécurent les enfants et leurs éducateurs. Le quotidien de la vie de la colonie y est esquissé, tout en privilégiant une évocation de leur présence disparue. La grange et son extension accueillent une nouvelle exposition permanente structurée en trois parties : Pourquoi des enfants juifs à Izieu ? ; De Nuremberg à La Haye : juger les criminels ; La mémoire et sa construction.

     

    Le Mémorial de la Shoah, situé dans le Marais à Paris. © Mémorial de la Shoah / Pierre- Emmanuel Weck.

    Mémorial de la Shoah, Paris, Drancy et Toulouse

    Le Mémorial de la Shoah, situé dans le quartier du Marais à Paris, est un musée, un centre de documentation et un lieu de mémoire. Premier centre de documentation sur l’histoire de la Shoah en Europe, il a été créé en 1943 dans la clandestinité sous le nom de Centre de documentation juive contemporaine (CDJC). En 1956, il est associé au Mémorial du Martyr juif inconnu à Paris pour devenir en 2005 le Mémorial de la Shoah. Inauguré en 2012, le Mémorial de la Shoah de Drancy (Seine-Saint-Denis) est situé face au bâtiment de la Cité de la Muette qui, entre 1941 et 1944, servit de camp d’internement et de transit des Juifs de France. Depuis plusieurs années, le Mémorial de la Shoah développe des actions en région via notamment son antenne pour le sud de la France, située à Toulouse.

     

    Entrée du Mémorial avec le Mur des Noms. © Benoit Fougeirol 2008.

    Mémorial de l’internement et de la déportation/ Camp de Royallieu, Compiègne

    En 2008 a été inauguré le Mémorial de l’internement et de la déportation sur le site même de l’ancien camp de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise. La caserne de Royallieu a été construite en 1913 et regroupe 25 bâtiments sur une surface de 16 hectares. De 1941 à 1944, elle fut transformée par l’armée allemande en l’un des principaux camps de transit de France et le seul entièrement administré par la Wehrmacht. Près de 45 000 personnes y ont été acheminées : internés politiques, résistants, pour beaucoup communistes, civils russes ou américains et juifs. Déportés, soumis au travail forcé et aux mauvais traitements, près de la moitié décède pendant le transport ou dans les camps.

     

    Mémorial des martyrs de la Déportation. © Jacques Robert.

    Mémorial des Martyrs de la Déportation

    Le Mémorial des martyrs de la Déportation sur l’Île de la Cité à Paris, voulu par l’association le Réseau du souvenir et confié à l’architecte Georges-Henri Pingusson, a été inauguré le 12 avril 1962 par le général de Gaulle. Œuvre singulière, il propose un cheminement qui entend impliquer le visiteur et susciter un recueillement appelant une méditation, par le silence et la solitude, vers une crypte conservant la dépouille d’un déporté inconnu. Afin de renforcer la portée du Mémorial et son impact auprès d’un large public, notamment les plus jeunes, un parcours pédagogique complémentaire est inauguré en avril 1975 dans les salles supérieures. C’est ce parcours rénové en 2016 que nous vous proposons de découvrir. La muséographie permet d’étudier les singularités des différentes déportations tout en les réunissant dans l’hommage de la Nation.

     

    Alignement des baraques et des latrines sur le camp de Rivesaltes. © David Maugendre.

    Mémorial du Camp de Rivesaltes

    Le camp de Rivesaltes, tour à tour principal camp d’internement du sud de la France en 1941 et 1942 pour les républicains espagnols, les Juifs étrangers et les Tsiganes, centre de séjour surveillé pour les collaborateurs et dépôt de prisonniers de guerre de l’Axe entre 1944 et 1948, et lieu de relégation des harkis et de leurs familles entre 1962 et 1964, a occupé une place singulière et majeure dans l’histoire de France.
    Pour raconter son histoire, un Mémorial de 4 000 m2 a été construit par l’architecte Rudy Ricciotti sur l’ancien îlot F du camp, au milieu des vestiges des baraques où ont vécu plus de 50 000 personnes.

    Couloir cellulaire. © Frédéric Bellay.

    Mémorial national de la prison de Montluc

    Construite en 1921, la prison de Montluc est peu employée jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Prison militaire du régime
    de Vichy à partir de 1940, elle est ensuite réquisitionnée par l’armée allemande en janvier 1943. Montluc passe progressivement sous le
    contrôle de la Gestapo et devient à Lyon et pour toute la région, la première étape avant la déportation et les exécutions. Lieu d’internement de près de 10 000 hommes, femmes et enfants durant l’occupation allemande, et notamment des enfants d’Izieu et de Jean Moulin, la prison de Montluc est un lieu emblématique des politiques de répression allemandes et françaises dans la région de Lyon. Devenue prison civile à partir de 1947, la prison ferme ses portes en tant que maison d’arrêt pour femmes en 2009 et devient en 2010 un haut-lieu de la mémoire nationale ouvert au public.

     

    Clairière du Mont-Valérien. © Jacques Robert.

    Mont-Valérien

    Le Mont-Valérien a été le principal lieu d’exécution par l’armée allemande sur le territoire français pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces hommes, assassinés parce qu’ils étaient résistants ou otages, Juifs et communistes, sont autant de rappels à notre histoire qui firent naturellement de ce site un Haut lieu de la mémoire nationale. Après la guerre, le site est choisi par le général de Gaulle pour honorer la mémoire des Morts pour la France de 1939 à 1945 ; il y inaugure le Mémorial de la France combattante le 18 juin 1960. À l’intérieur du site, le « Parcours du Souvenir » permet de suivre le chemin de ceux qui allaient être fusillés : de la chapelle dont les murs gardent encore la trace des graffitis gravés par des condamnés, à la clairière des fusillés. Le Mont-Valérien permet de mieux comprendre ce que fut la répression allemande, la collaboration française, et quel était le parcours de ceux « qui aimaient la vie à en mourir ».

     

    Entrée du volet d’éducation citoyenne de l’exposition permanente. © Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation.

    Site-Mémorial du Camp des Milles

    Au camp des Milles furent internées plus de 10 000 personnes entre 1939 et 1942, dans des conditions de plus en plus dures. Parmi
    elles, plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs furent déportés vers Auschwitz, via Drancy ou Rivesaltes, toujours sous autorité française. Ce « Vél’d’Hiv du Sud » est le seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et entièrement accessible au public. Inauguré fin 2012, son Site-mémorial a été conçu dès l’origine non seulement comme un lieu de mémoire préservé et un musée d’histoire, mais aussi comme un « musée d’idées » innovant, tourné vers la formation initiale et continue.

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  • LES PARTENAIRES DU RÉ​SEAU

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    Sous le haut patronage du ministre de l’Éducation nationale et de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées

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    Avec le soutien de la délégation interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH)

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    La Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées a, entre autres missions, celle de développer et de soutenir les projets centrés sur la mémoire des conflits contemporains et destinés à contribuer à l’éveil de la conscience civique et à la transmission des valeurs de la République.

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    Né au cœur de la Première Guerre mondiale,
    devant l’urgence des souffrances humaines,
    l’Office national des anciens combattants et
    victimes de guerre (ONACVG) est l’opérateur
    de mémoire de l’État, il apporte également
    une aide matérielle et morale à trois millions
    d’anciens combattants et victimes des conflits
    contemporains.

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    Depuis sa création en 2000, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah soutient des lieux de mémoire, des recherches historiques et des projets pédagogiques. Elle vient en aide aux survivants de la Shoah, s’attache à transmettre l’héritage de la culture juive et contribue à la lutte contre l’antisémitisme.